lundi, mars 31, 2008

Le modèle Baltimore

Excellente série d'articles de François Bourque dans le journal Le Soleil sur le modèle de gestion de la ville de Baltimore. Québec peut certainement s'inspirer de cette ville pour revoir ses façons de faire.

Ce que je retiens principalement de Baltimore, c'est la question de l'imputabilité des gestionnaires. Ils doivent constamment rendre des comptes sur les activités de leur service ou de leur direction.

Ça fait deux ans que je demande au directeur général de la ville de Québec d'implanter une méthode de gestion axée sur les résultats. On doit identifier des indicateurs de performance et se fixer des objectifs clairs et mesurables sur lesquels les gestionnaires devront rendre des comptes.

Actuellement, chaque employé et chaque gestionnaire a une description de tâches et des attentes signifiées personnelles. Par contre, pas d'objectifs à atteindre comme service ou comme direction. Avec des indicateurs de performance, on viendrait dire à chaque gestionnaire ses objectifs à atteindre comme service à court, moyen et long termes.

Par exemple, combien de nids-de-poule par jour à réparer en période de dégel; dans quel délai; est-ce qu'on vise 100% ou 75% sont suffisants.

Autre exemple, les fuites du réseau d'aqueduc. Actuellement, c'est quelque chose comme 20% du réseau qui a des fuites. Peut-on se fixer des objectifs à court, moyen et long terme? Il serait illusoire de penser qu'on peut atteindre le 0% de fuite, mais il faut se fixer des objectifs et rendre des comptes.

Sur les services aux citoyens, on devrait viser à rappeler tous les citoyens qui font une demande ou une plainte à la ville et se fixer des délais. On peut en fixer sur la qualité du déneigement et évidemment sur les délais. L'important, c'est d'avoir des objectifs et de rendre des comptes des résultats du travail de tous et chacun.

Plus globalement, la ville devrait se fixer des objectifs quant au pourcentage de son budget consacré à la masse salariale. On parle actuellement de 42% du budget de la ville, mais on n'a aucune idée de ses objectifs. Vise-t-on 40%, 35%. Court, moyen et long terme, quels sont les objectifs. Même chose en ce qui concerne le pourcentage de revenus qui provient des taxes foncières ou du taux d'absentéisme des employés. Veut-on l'augmenter, le diminuer? De combien à court, moyen et long terme.

Il y a beaucoup de littérature sur la gestion axée sur les résultats dans la fonction publique et les fonctionnaires le savent. On tarde simplement à l'implanter et dans le cadre des chantiers de réorganisation du travail à la ville, on a une occasion rêvée. Je pense que le maire Labeaume ne passera pas à côté de cette occasion pour demander aux gestionnaires de rendre des comptes sur leur travail...

vendredi, mars 28, 2008

Diminution du nombre de conseillers municipaux

Depuis quelques semaines déjà, plusieurs personnes me demandent mon opinion sur le rapport Mercure et la diminution du nombre de conseillers municipaux. Voici donc ce avec quoi je suis en accord et ce que je remets en question...

Commençons par les points positifs:

Bravo sur le fait de règler le problème d'inéquité entre les districts. C'était la chose la plus importante à règler. On ne respectait même pas la règle de plus ou moins 15% de la moyenne des districts. Des districts avaient à peine 7000 électeurs et d'autres plus de 13 000. C'est donc dire que les votes des citoyens n'avaient pas tous la même valeur.

On reconnait officiellement le rôle important des conseils de quartier. Certaines personnes remettent en question cette instance et le rapport vient dire qu'il faut les conserver et qu'ils assurent un dynamisme dans les quartiers. Sur cette question, le débat sera, je l'espère, clos et on conserve les conseils de quartier.


Les questionnements maintenant:

Le rapport mentionne que les membres du comité de travail n'ont trouvé aucun argumentaire ou aucune justification à savoir pourquoi il y avait actuellement 37 districts à Québec. On mentionne qu'on vient corriger le problème en affirmant qu'un conseiller municipal doit représenter 16 000 électeurs. Mais la question est pourquoi 16 000 plutôt que 15 000, 12 000 ou même 20 000. Quelles sont les bases pour prétendre qu'un conseiller doit représenter 16 000 personnes? Il n'y en a pas dans le rapport! Personnellement, je crois que c'est tout à fait raisonnable comme chiffre, mais dans un rapport comme celui sur la gouvernance, il faut des faits et des justificatifs et non pas dire seulement que "nous croyons que c'est raisonnable".

Mes études en science politique m'ont amené à argumenter et à respecter une méthologie dans le cadre de l'écriture d'un rapport ou d'une étude. Si on veut être pris au sérieux, il faut être très rigoureux et ne pas faire de recommandations basées sur des impressions.

Un autre point négatif du rapport concerne les scénarios analysés. Oui, il faut présenter différents scénarios et expliquer pourquoi on en rejète certains et pourquoi on en retient d'autres. Le problème, c'est que la loi actuelle précise qu'une ville comme Québec doit avoir entre 30 et 90 districts. Elle dit aussi que la ministre des Affaires municipales peut autoriser une municipalité à diviser son territoire en un nombre de districts électoraux inférieur au nombre minimum ou supérieur au nombre maximum. On parle alors d'une mesure d'exception.

Et bien le rapport présente uniquement des scénarios basés sur la mesure d'exception. Il me semble qu'il aurait fallu faire des scénarios basés sur la loi. Un étudiant en science politique qui présenterait un tel rapport perdrait beaucoup de points parce qu'il est passé à côté d'un point excessivement important de la loi. C'est pour des éléments comme cela que je remets en question la méthologie du rapport.

Un autre élément que je questionne est la représentation par arrondissement. Selon la proposition du rapport, il y aurait des arrondissements à 5 élus et d'autres à 3 élus. J'aurais plus tendance à privilégier une représentation égale par arrondissement. Si on parle de 24 élus dans six arrondissements, il faudrait redécouper les arrondissements pour avoir 4 élus par arrondissement. Tout ça pour dire que je suis d'accord avec le fait de regrouper des arrondissements. Par contre, je suis d'avis que, tant qu'à faire l'exercice, qu'on le fasse sérieusement. Il y aurait sans doute plus de gains à diminuer les arrondissements à 4 plutôt qu'à 6 comme le propose le rapport.

En conclusion, je dirais que le rapport représente une bonne base de discussion pour revoir la gouvernance de la ville. Je suis tout à fait à l'aise avec l'idée de diminuer le nombre de conseillers. Est-ce que ça doit être 24, 25, 28, 30 ou 32, je ne sais trop. Et je ne suis pas contre la fusion de mon district (Duberger) avec les Saules. C'est d'une logique évidente puisque les loisirs sont déjà regroupés tout comme le conseil de quartier et d'autres organismes communautaires qui jouent un rôle important dans les deux districts.

Identifions immédiatement quel rôle on veut faire jouer au conseiller municipal et on sera mieux en mesure de dire combien il en faut. Faisons aussi des scénarios à quatre arrondissements. Par exemple, six conseillers pas arrondissement et quatre arrondissements donneraient 24 conseillers. Pourquoi pas, même que les économies seraient sans doute plus importante que la recommandation du rapport Mercure. On ne répétera pas l'exercice à tous les quatre ans alors aussi bien le faire comme il faut une fois pour toute!

mardi, mars 25, 2008

La fluoration de l'eau à Québec

Nous étions réunis en conseil de ville spécial aujourd'hui concernant le moratoire sur la fluoration de l'eau à Québec. C'était d'ailleurs le seul sujet à l'ordre du jour. Le but de la rencontre n'était pas de faire le débat si oui ou non on doit mettre du fluor dans l'eau, mais bien de décider si on prolongeait le moratoire décrété par le conseil en avril 2007.

Pour résumer un peu les faits, en avril 2007, le conseil avait adopté une résolution décrétant un moratoire d'un an sur tout projet d'expansion de la fluoration de l'eau à Québec. La résolution demandait aussi au gouvernement du Québec de légiférer sur la question pour obliger les municipalités à fluorer leur eau s'il (le gouvernement) jugeait que c'était une nécessité en terme de santé publique.

Aujourd'hui, le maire Labeaume a proposé une solution qui aurait dû faire consensus. Cependant les membres du RMQ, à l'exception de Gérald Poirier et d'Yvon Bussières, se sont opposés à la proposition.

La solution de monsieur Labeaume: prolonger le moratoire jusqu'au 1er novembre 2008 et tenir des consultations publiques pour permettre à la population de s'exprimer sur le sujet pour ensuite prendre une décision une fois pour toute si on ajoute ou non du fluor à l'eau de la ville. Le comité exécutif a même proposé de tenir un référendum sur la question lors de la prochaine élection municipale de novembre 2009.

Résultat: fin de non-recevoir du RMQ! Comment peut-on s'opposer à une telle proposition? Le maire ne disait pas il faut fluorer l'eau, il disait: on prolonge le moratoire; on consulte la population lors de séances payées par le gouvernement provincial; on demande l'avis de la population lors d'un référendum. C'est la démocratie la plus directe qui soit puisque c'est la population elle-même qui prend la décision.

Et bien le RMQ s'est opposé. Allez donc comprendre. Est-ce que les élus du RMQ savent plus que la population ce qu'elle veut pour elle-même?!?!

mercredi, mars 05, 2008

Comité neige

En cette journée de tempête, quoi de mieux que de parler neige! Le comité exécutif a officiellement mis sur pied le comité neige des élus de la ville. Pour les indépendants, j'avais soumis mon nom, mais c'est finalement Marc Simoneau qui sera notre représentant. Aucun problème avec ça, monsieur Simoneau a abordé le sujet régulièrement au conseil de ville et à la radio et il était, comme moi, contre la politique de déneigement. Les autres représentants des élus sont, du RMQ, Carole Bégin-Giroux et Francine Bouchard, et, de l'ACQ, Jean-Marie Laliberté. François Picard est, quant à lui, représentant du comité exécutif.

Il a été mentionné, lors de l'annonce de ce comité, que l'apport de tous les élus étaient bienvenu. On nous suggère d'ailleurs de soumettre un mémoire dans le but d'améliorer la politique et les opérations de deneigement. Je prépare quelque chose que je soumettrai au cours des prochains jours.

Toutes les personnes qui ont des idées ou qui veulent dénoncer des choses peuvent le faire à l'adresse patrick.huot@ville.quebec.qc.ca ou via ce blogue. Les commentaires des résidents de Duberger sont évidemment particulièrement bienvenus!

mardi, mars 04, 2008

Améliorer ma ville: mon idée, mon projet

Il y a quelque jours, le directeur général de la ville a adressé une note à tous les employés de la ville pour les inviter à proposer des idées qui permettront à la ville de "continuer à progresser". Cette démarche s'inscrit dans le cadre des 24 grands chantiers du maire Labeaume.

J'ai déjà quelques idées sur lesquelles je travaille, mais j'aimerais signaler immédiatement une initiative passée du gouvernement fédéral belge qui pourrait être appliquée à Québec. Il s'agit du projet KAFKA qui s'est déoulé de 2003 à 2007. L'objectif était très simple: partir à la chasse aux lourdeurs administratives pour améliorer la vie des citoyens belges. Le moyen utilisé était un point de contact baptisé "Kafka", où les citoyens et les entreprises pouvaient faire connaître leurs doléances à l'égard de procédures administratives qu'ils jugent complexes ou archaïques. Le point de contact était le site Web Kafka.be ou un numéro de téléphone dédié au projet Kafka.

Je pense que beaucoup de citoyens auraient des choses à dénoncer, tout comme les entrepreneurs, notamment en ce qui concerne l'émission de permis de construction. Est-ce qu'on pourrait faire une telle démarche à Québec? Peut-être qu'on pourrait faire quelque chose à partir du système RMS, le système de plaintes et requêtes.

J'entends bien soumettre l'idée...

Et vous, avez-vous des suggestions? patrick.huot@ville.quebec.qc.ca ou sur ce blogue.

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